Quelles sont les autres reliques de la Passion de Jésus ?

De nombreuses reliques de la passion du Christ ont fait l’objet de vénération ou continuent d’être vénérées. Si plusieurs scientifiques doutent de leur existence, d’autres au contraire croient en leur authenticité. Certains comme Erasme au 16ème siècle notent avec ironie à propos de la prolifération des reliques qu’un nombre important de bâtiments auraient pu être construits à partir du bois de la croix utilisée dans la crucifixion du Christ.

Certaines reliques suscitent un intérêt limité comme la couronne d’épines alors que le suaire de Turin reçoit plusieurs dizaines milliers de visiteurs chaque année.

Voici les reliques existantes :

1- Le linceul de Turin

Il s’agit de la relique la plus connue de Jésus et l’un des objets les plus étudiés de l’histoire de l’humanité. Différentes études ont été opérées sur le suaire. Cependant, les croyants et les sceptiques continuent de présenter des arguments pour et contre la validité de ces examens.
L’une des questions discutables est la datation par le carbone 14 en 1988, qui a donné des résultats révélant que la pièce de tissu daterait du Moyen Âge. Les croyants proposent aujourd’hui des arguments contre les résultats de 1988 : la cohabitation de deux types de fibres, les fibres en lin datant du Ier siècle et les fibres en coton datant du XIVe siècle et qui correspondraient a un travail de raccommodage à la suite d’un incendie. Ce raccommodage ne porte que sur moins de 5 % de la surface du linceul, zone d’où fut prélevé l’échantillon de 1988. Le débat est d’actualité.
Les sceptiques et les croyants ont tendance à avoir des argumentations tranchées : cela rend le dialogue très difficile. Un grand nombre d’ouvrages ont été publiés sur le sujet avec des datations/localisations multi-facteurs, telles que C14, pollen, numismatique (pièces romaines), rayons X, rayons UV, analyse en 3 dimensions des seuils de décoloration des fibres, techniques de tissage, etc.

SINDONE

2 – L’image d’Édesse

Plusieurs textes syriaques, rédigés entre le IV° et le IX° siècle, racontent qu’un peintre peignit le visage du Christ. Un certain Hannan (ou Ananias, selon les versions) archiviste et peintre officiel du roi d’Edesse Abgar V Ukama, dit le Noir (9-46), portraitura le portrait du Christ sur un linge de coton blanc dont ce dernier venait de se servir pour essuyer la sueur de Son visage.
Cette serviette fut ensuite collée sur une planche, en conservant les bordures qui en ornaient la bordure. Elle fut ramenée au roi Abgar, malade (de la lèpre ?), à Edesse. Elle aurait été transportée à Constantinople en même temps que le Linceul en 944. Le mandylion est arrivé à Paris dans les années 1240.

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3 – Le suaire d’Oviedo

Dans la cathédrale d’Oviedo, capitale de la Principauté des Asturies, on vénère depuis le XI° siècle un tissu de lin. Selon une tradition ancienne, il aurait été placé : soit sur le visage de Jésus-Christ à la descente de la Croix et jusqu’à son enterrement soit par-dessus le Linceul lors de la mise au tombeau. Le Suaire d’Oviedo est une toile de lin, blanche à l’origine. Il comprend une texture type taffetas, tachée, sale et froissée, qui mesure 82,1 sur 52,6 centimètres. Les recherches scientifiques originelles ont débutées en 1955. Elles ont permis de révéler que le sang qui imprègne cette toile est de type AB : même type que celui du Linceul de Turin. Les marques figurant sur la toile sont moins accusées que sur le Linceul : cette particularité peut laisser penser que ce linge était bien posé au-dessus du Linceul. Par ailleurs, les nombreuses marques, taches et lignes du Voile d’Oviedo se superposent au millimètre près à celles du Linceul.

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4- Le voile de Véronique

Nous ne trouvons pas de trace dans un évangile canon d’un récit faisant allusion à Véronique. En revanche, certaines traditions anciennes citent un voile qui a essuyé le Visage du Christ au cours de Sa montée au Golgotha, l’image du Saint Visage restant « imprimée » sur le tissu. Ce prénom de Véronique signifierait le terme d’icone : mélange de latin-grec, « vera icon », ce qui signifie « véritable image ». D’autres chercheurs attribuent à cette tradition la poésie d’une légende qui serait à rapprocher de l’histoire du Mandylion. L’apocryphe « La mort de Pilate » raconte à l’appui de cette thèse que le Christ imprima son visage sur une toile qu’il donna à Véronique.
Les témoignages historiques de l’histoire du voile remontent au VIII° siècle : le pape Jean VII le plaça dans un oratoire qu’il fit construire au Vatican. Montré à la vénération populaire au XII° siècle au Latran, le voile fut transféré au début du XVII° à la Basilique Saint Pierre de Rome. Sa dernière ostension date de 1854. Ce voile n’a fait l’objet d’aucune recherche scientifique. Cependant, les copies conservées à Rome et à Gênes rappellent l’image du Saint Suaire.
Cette scène de la Passion du Christ a inspiré de nombreux peintres.

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5 – La Couronne d’épines

Saint Jean raconte que les soldats romains, dans la nuit du Jeudi au Vendredi Saint, ridiculisèrent le Christ et sa royauté en le coiffant d’une couronne garnie d’épines (Jean 19, 12). La couronne entreposée à la cathédrale Notre Dame de Paris est un cercle de joncs réunis en faisceaux et retenus par des fils d’or. C’est un cercle tressé, avec un diamètre de 21 centimètres, dans lequel se trouvaient les épines. Ces dernières ont été disséminées au cours des siècles par les dons effectués, soit par les empereurs de Byzance, soit par les rois de France. On en trouve plus de 70, de même nature, qui s’en affirment originaires ! La mention faite à la Couronne d’épines et aux instruments de la Passion du Christ pendant les premiers siècles est déjà indiquée dans les récits de pèlerins se rendant à Jérusalem au IVe siècle. Entre les VIIe et Xe siècles, les reliques sont progressivement transportées à Constantinople dans la chapelle des empereurs byzantins, en particulier pour les mettre à l’abri de pillages semblables à ceux subis par le Saint Sépulcre, lors des invasions perses. En 1238, Byzance est gouvernée par Baudouin de Courtenay, un empereur latin. En grande difficulté financière, il décide de mettre les reliques en gage auprès de banquiers vénitiens pour en obtenir des crédits.

Le roi de France, Saint Louis, intervient alors et indemnise les Vénitiens. Le 10 août 1239, le roi, suivi d’un brillant cortège, accueille vingt-deux reliques à Villeneuve l’Archevêque. Le 19 août 1239, la procession arrive à Paris ; le roi délaisse alors ses atours royaux, endosse une simple tunique et, pieds nus, aidé de son frère, porte la Sainte Couronne jusqu’à Notre-Dame de Paris avant de déposer l’ensemble des reliques dans la chapelle du palais. Pour les conserver, il édifie un reliquaire à leur mesure : la Sainte Chapelle.

Durant la Révolution française, les reliques vont être déposées à la Bibliothèque nationale. A la suite du Concordat de 1801, elles vont être remises à l’archevêque de Paris qui les affectera au trésor de la Cathédrale le 10 août 1806 où elles se trouvent toujours aujourd’hui

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Lire aussi : La couronné d’épines, c’est quoi ? sur notre site TouspourNotreDame.com

6 – Le Saint Calice

Le Saint Calice désigne la coupe qui, selon les Évangiles, fut utilisée par Jésus Christ et ses 12 disciples lors de la Cène, dîner pris le jour (commémoré par l’Église catholique le Jeudi saint), où ils célébrèrent ensemble la Pâque juive, à la veille du jour où Jésus sera livré aux Romains et crucifié. La tradition veut qu’après la dernière cène, l’Apôtre Pierre ait pris le Graal pour l’emmener jusqu’à Rome. Il y serait resté jusqu’à la persécution de l’empereur Valerian (257-260). Pour sauvegarder le calice, le pape Sixtus II l’aurait confié à Deacon Lawrence qui l’emmena à Huesca, sa ville natale. Depuis 1399, la cathédrale de Valence renferme ce calice utilisé par Jésus Christ lors de la dernière cène. En 1916, le Saint Graal fut déplacé des reliques vers une aile de la cathédrale aujourd’hui connue comme la chapelle du Saint Graal. Vous pouvez la visiter dans la cathédrale de Valence et y admirer le Saint Graal.

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7 – La Vraie Croix

Les Juifs qui ont fait condamné jésus voulurent se débarrasser de cette croix le plus vite ! Ils redoutaient en effet que les « fidèles » de Jésus ne viennent la prendre comme un objet de vénération, comme une « relique », ce qui aurait été le comble du scandale… On l’enterra, sur place, avec celles des deux larrons qui avaient été crucifiés avec Lui. Sainte Hélène, mère de Constantin était chrétienne. La Judée faisait alors partie de l’Empire romain, elle partit à Jérusalem et fit faire des fouilles sur la montagne du Calvaire où Jésus était mort. Elle retrouva bientôt les trois croix. Pour reconnaître la vraie, celle du Seigneur, on s’adressa à l’évêque de la ville, saint Macaire. Il proposa cette solution : il y avait à Jérusalem une femme très malade que les médecins ne pouvaient guérir. L’évêque se mit d’abord à prier Dieu de tout son cœur. Puis il fit toucher les trois croix à la malade. A la première et à la seconde, aucun effet ne se produisit. Mais à la troisième, la malade se leva : elle était guérie. Cette troisième croix, qu’elle venait de toucher, l’avait guérie : c’était la Croix du Christ, le miracle en était une preuve assez éclatante. Constantin fit alors élever une grande basilique qui renfermait tout à la fois le Calvaire et le saint Sépulcre : c’est là que fut abritée la précieuse relique de la vraie Croix. La dédicace de cette basilique eut lieu le 14 septembre 335.
Au début du 7ème siècle, le roi de Perse, Chrosoès, au cours du pillage de Jérusalem, s’était emparé de la vraie Croix. Mais quelques années plus tard, en 630, l’empereur Héraclius, ayant remporté sur les Perses une victoire éclatante, rapporta triomphalement la Croix à Jérusalem, en la portant lui-même jusqu’au Calvaire.
La tradition établit qu’étant tout chargé d’or et de pierreries, de vêtements somptueux, il sentit une force irrésistible l’arrêter à la porte qui donnait accès au mont Calvaire : plus il faisait d’efforts pour avancer, plus il semblait être retenu par une force mystérieuse. Surprise générale… jusqu’à ce que l’évêque de Jérusalem comprenne ce qui se passait : « Prends garde, ô empereur, qu’avec ces ornements de triomphe, tu n’imites pas assez la pauvreté de Jésus-Christ et l’humilité avec laquelle il a porté sa Croix. »

Héraclius, alors, se dépouille de ses splendides vêtements, ôte ses chaussures, met sur ses épaules un vulgaire manteau et se remet en route : le trajet se termine facilement et l’empereur replace la Croix à l’endroit même où les Perses l’avaient enlevée. L’Église commémore ce glorieux événement au jour du 14 septembre, fête de la Croix glorieuse, ou Exaltation de la Sainte Croix. Le bois de cette croix fut d’abord partagé en plusieurs morceaux…mais fut bien vite ensuite repartagé en de multiples parcelles, précieuses reliques honorées maintenant en divers endroits privilégiés.

7 – La Tunique d’Argenteuil

Est-ce la tunique dont parle l’Évangile de saint Jean (19, 23-24), portée par le Christ, de la Cène à sa crucifixion ? Celle qui repose aujourd’hui dans la basilique Saint-Denys d’Argenteuil (Val-d’Oise) nous pose question.

En d’autres endroits, comme à Trèves (Allemagne) ou Moscou, d’autres vêtements antiques sont exposés comme la robe ayant vêtu le Christ. Néanmoins la sainte tunique d’Argenteuil est souvent admise comme l’une des trois reliques « textiles » de la Passion, avec le suaire d’Oviedo, ayant servi à essuyer le visage du Christ lorsqu’on le descendit de la croix, et le linceul de Turin, dans lequel il aurait été enveloppé avant sa mise au tombeau.

Depuis la fin du XIXe siècle, de nombreuses analyses scientifiques donnent des résultats qui semblent attester son authenticité. Nous savons aussi que la tunique d’Argenteuil est en laine de mouton, et a été tissée d’une seule pièce sur un métier primitif, selon une technique pratiquée au premier siècle en Syrie et dans le nord de la Palestine. La preuve a été apportée que le vêtement est taché de sang dans le dos et aux épaules. Les recherches les plus récentes ont permis d’établir avec certitude que ce sang est du groupe AB, tout comme celui présent sur le suaire d’Oviedo et le linceul de Turin. Des pollens ont également été relevés sur la tunique : sept sont communs aux trois reliques, dont deux, celui d’une variété de pistachier et celui du tamarin, ne se trouvent qu’en Palestine.

Pourquoi à Argenteuil ? Le chemin de la tunique au cours des premiers siècles est extrêmement confus. Après la mort du Christ, la tradition raconterait que Ponce Pilate l’aurait achetée, puis vendue à des chrétiens. La tunique réapparaît une première fois en 590 : selon des écrits médiévaux, trois évêques l’auraient retrouvée dans la ville de Jaffa (actuelle Tel-Aviv, en Israël) et ramenée à Jérusalem.Le P. François Le Quéré envisage l’hypothèse que Saint Pierre ait emmené en personne la relique à Jaffa, lors d’un voyage relaté dans les Actes des Apôtres (9, 43). De Jérusalem, la tunique aurait rapidement été déplacée à Galata, non loin de Constantinople.
Deux siècles plus tard, la Tunique du Christ est arrivée entre les mains de l’impératrice Irène de Constantinople. Celle-ci, voulant se rapprocher de Rome, l’offre à Charlemagne vers 800, selon les versions, soit à l’occasion de son sacre, soit en vue de solliciter une alliance matrimoniale entre leurs deux empires. En 803, l’empereur des Francs confie la sainte tunique aux bénédictines d’Argenteuil. A noter que sa fille Théodrade – à qui il avait préalablement fait don du monastère – est prieure. Depuis, sa tunique est resté à Argenteuil. Dissimulée dans un mur de l’abbatiale pour la protéger lors du pillage du village par les Normands en 850. Elle fut oubliée là plusieurs siècles. Les moines la redécouvrent vers 1154. C’est en 1156 qu’un document historiquement authentifié indique pour la première fois la présence de la relique à Argenteuil. Au cours des siècles, elle reçoit la visite de nombreux rois de France. À la Révolution, le P. Ozet, curé d’Argenteuil, découpe la sainte tunique en morceaux pour empêcher sa confiscation – et sa probable destruction – par les révolutionnaires. Il en enterre quatre morceaux dans son jardin, confiant le reste à des paroissiens. Après deux années d’emprisonnement, il n’en retrouvera qu’une partie.

25 mars 2016: La sainte Tunique du Christ dans son reliquaire vitrine en la basilique Saint Denys d'Argenteuil. Argenteuil, 95. France.

8 – les autres reliques de la Passion

Leur authenticité est souvent mise en cause.
Néanmoins, elles font l’objet d’une vénération témoignant d’un attachement des chrétiens aux signes de la souffrance du Christ.

Nous pouvons citer
– la couronne de fer de Lombardie
– les « Saints Mors » de Carpentras et de Milan
– la colonne de flagellation
– la sainte lance utilsée par le centurion pour percer Jésus sur la croix
– la sainte Eponge
– le roseau divisé en 4
– le calvaire : Le lieu précis où Jésus de Nazareth aurait été exécuté, appelé « Golgotha » par les évangiles, c’est-à-dire « lieu du crâne » ou « Calvaire », était d’après ces sources situé tout près de Jérusalem. Deux millénaires se sont écoulés depuis, et l’emplacement supposé du martyre du Christ attire toujours la piété des pèlerins. Aujourd’hui, la recherche de sa localisation exacte relève de l’enquête archéologique.

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