Les douze apôtres
Dans le film La résurrection du Christ, apparaissent les apôtres. Qui sont-ils ? La réponse de Jean-le-bassiste, étudiant en 5e année de théologie.
Les douze apôtres s’appellent Simon, nommé Pierre et André son frère ; Jacques et Jean son frère fils de Zébédée ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Jude appelé aussi Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote.
Ils sont les douze premières personnes que Jésus va appeler à sa suite. D’habitude, c’est l’homme qui choisi sont maître à penser, son maître à suivre, son guide. Avec Jésus, c’est le contraire : il les choisit. Jésus ne suit pas une logique humaine, mais son projet personnel. En prenant douze apôtres, il n’a pas fait que choisir douze personnes qui serviront d’exemple, mais a voulu aller plus loin avec ce choix de douze. Dans l’Ancien Testament, douze est un chiffre symbolique.
Cela rappelle les douze tribus d’Israël (qui pour certaines avaient déjà disparu à l’époque de Jésus, comme la tribu de Dan). Jésus reprend ce symbole pour montrer qu’il veut rassembler tout son peuple à sa suite.
Les apôtres ont bien compris cette symbolique : en effet, après la mort de Juda (qui s’est suicidé), il décide de choisir un nouvel apôtre pour reformer ce nombre de douze parmi ceux qui ont suivi Jésus depuis son baptême jusqu’au jour de sa mort.
On ne sait pas grand-chose d’eux, à part que certains étaient pêcheurs, un autre collecteur d’impôts. On connait leurs prénoms, pour certains le nom de leurs père et pour d’autre le courant du judaïsme qu’ils suivaient. On ne sait presque rien par les textes à propos de leurs morts respectives, à part celle de Pierre et de Jacques, fils de Zébédée.
Par la suite, les douze ne seront plus « renouvelés » à la mort de chaque apôtre, les évêques seront les successeurs avec l’extension de la foi chrétienne dans d’autres régions (l’épitre de Paul à Tite chapitre 1 verset 6 parle déjà des évêques). D’ailleurs, on parle beaucoup des douze dans les Evangiles, mais par la suite, ils vont très vite disparaitre pour laisser place à d’autres (comme Paul).
Si les évangélistes ont pris temps de parler des douze à une époque ou la réalité était plutôt Paul, c’est que ces douze ont eu une grande importance dans le lancement des premières communautés chrétiennes. On le voit bien dans le fait que les premières communautés se rassemblaient autour du partage du pain et du vin, or c’est au douze qu’il a dit « faites cela en mémoire de moi » tout en partageant du pain et du vin avec eux.
Un dernier point intéressant sur les apôtres : si on lit les Evangiles, on les voit renier Jésus pour l’un, s’enfuir tout nu en abandonnant son vêtement pour un autre, fuyant, s’enfermant par peur et ne comprenant toujours pas certaines choses à propos du règne de Dieu, le jour ou Jésus est physiquement avec eux. Il n’en restait qu’un seul au pied de la croix. Et Pierre, pourtant le « premier pape » de l’Eglise, a même renié le Christ trois fois… Bref, comme dans le film La résurrection du Christ de Kevin Reynolds, ils ne sont pas à leurs avantages : ceci nous permet d’affirmer que les évangélistes n’ont pas trafiqué les Evangiles pour embellir l’histoire. Et qu’ils ne cachent pas ces aspects peu avantageux de la personnalité des apôtres, pourtant choisis par le Christ. Cela permet ainsi d’aider ceux qui voudraient suivre le Christ, à comprendre que malgré nos faiblesses, nos pauvretés et nos lâchetés, il nous aime d’un amour infini, et que malgré nos fautes ou nos errements, on peut toujours revenir à Lui comme l’ont fait les douze après la résurrection.