Jésus - La résurrection du Christ

Jésus au cinéma ?

Le film La Résurrection du Christ de Kevin Reynolds (Risen, 2016) montre plusieurs fois Jésus, notamment sur la croix. Même si le Christ n’est pas le héros principal du film, il en est tout de même l’intrigue, puisqu’on recherche activement son corps, après la crucifixion. Mais au fait, quels sont les autres films avec Jésus ?

Au cinéma, la liste des films dont Jésus est la vedette est tout à fait impressionnante. Plusieurs analyses sur le sujet sont intéressantes et démontrent qu’en un siècle, bien des choses ont été tentées au cinéma pour coller le plus possible à la réalité historique, ou à l’aspect divin du Christ.

À boire et à manger

Depuis les premiers films muets jusqu’aux séries télévisées, Jésus a souvent été interprété comme un personnage irréel, distant, insaisissable, et dont les pouvoirs permettent des effets spéciaux plus ou moins réussis. Entre Merlin l’enchanteur, maître Jedi, Superman ou Zorro, difficile de le cerner tout à fait tant il vient d’une autre planète. Certains réalisateurs aiment le spectaculaire, d’autres s’arrêtent sur l’homme Jésus à retrouver dans l’Histoire. Alors que Jésus semble être un excellent sujet, les films où on le cerne vraiment sont rarement convaincants tant pour dire sa divinité que pour montrer son humanité. Du Jésus mièvre au Jésus vindicatif, du Christ souffreteux au Jésus révolutionnaire, les portraits sont presque des caricatures.

Le septième art s’inspire autant des Évangiles que des expressions artistiques qui ont précédé le cinéma. Le foisonnement, durant vingt siècles, d’illustrations et de représentations tous azimuts pour montrer, démontrer et parfois pour démonter le Christ, va se poursuivre avec une production

cinématographique sans égal pour un même personnage dès les premières impressions sur pellicules (voir liste ci-dessous).

Les risques de l’harmonie

Le cinéma va permettre de montrer, en une seule fois et sur un espace-temps relativement court, toute la vie de Jésus, ce que les scènes picturales successives dans les églises ou les mystères sur les parvis ne pouvaient proposer réellement. Même les chemins de croix ne montrent que des étapes statiques d’un épisode de la vie de Jésus. Les réalisateurs sont alors tentés de rassembler les quatre Évangiles (sources premières des adaptations) en un seul. C’est ce que la littérature a parfois proposé avec des Harmonies.

Ces essais de synthèses sont présents dès De la crèche à la croix (Sydney Olcott, 1912) comme dans Le Roi des rois (Cecil B. DeMille, 1927) ou Jésus de Nazareth (Franco Zeffirelli, 1977). Pour ces réalisateurs, Jésus est un héros à traiter comme César ou Napoléon. Mais il arrive qu’un réalisateur n’exploite qu’un seul évangile ; c’est le cas de P. P. Pasolini qui, par souci quasi exégétique, propose un Évangile selon Saint-Matthieu (1964). Très souvent, dans de telles productions, la reconstitution de la vie du Christ passe sous silence la dimension messianique et la lecture symbolique des événements comme des discours.

Jésus coincé dans des rôles

Autre aspect ou particularisme du cinéma, au moins un temps, c’est de proposer une biographie à l’image d’un documentaire dont le genre narratif évacue la spiritualité du Christ. Exemple avec le film Jésus de P. Sykes et de J. Kirsh, en 1979. On ne peut reprocher la recherche de fidélité textuelle, mais il manque alors tout un pan, toute une dimension dans cette vie hors du commun. Par ailleurs, les films qui abordent Jésus avec poésie sont d’une tout autre portée. Le contact avec l’esprit de l’Évangile est plus profond, plus émouvant aussi, mais ce n’est pas sans risque, car alors Jésus n’est plus qu’un rêveur naïf, victime de son propre discours. On peut ressentir cela dans le film de Georges Stevens La Plus Grande Histoire jamais contée (1965).

Jésus Saint Dicat

Outre le développement du message du Christ, le cinéma dénonce aussi  le temps dans lequel il évolue, instrumentalisant Jésus pour dénoncer la société moderne plus que celle d’il y a deux mille ans. C’est déjà ce qui est observable chez les peintres dès le XIXe siècle. Ainsi, l’époque de Jésus, avec le pouvoir oppressif, l’occupation romaine, les inégalités sociales et l’ostracisme religieux servent parfaitement la critique et les revendications sociales du XXe siècle. Il suffit d’analyser juste un peu Jésus-Christ superstar (1973) de N. Jewison ou de noter les accents marxistes de Pasolini et de son Christ qui, s’il est à la droite du Père, place Dieu à gauche de l’homme de Galilée.

Dans les Évangiles, les miracles de Jésus sont des signes pour attester de la puissance du message plus que celle du messager. Les guérisons, par exemple, permettent aux exclus d’être réintroduits dans la communauté humaine et vivante, là où Dieu règne. Mais chez les cinéastes, les miracles sont là pour émerveiller et pour prouver le caractère divin du Christ. La plupart du temps, cela éloigne Jésus des hommes limités plutôt que de le rapprocher. Jésus est « réduit » à un distributeur automatique de prodiges, un magicien hyper doué, un guérisseur génial. C’est le cas dans Le Roi des rois (1961) de Nicholas Ray.

The End

Il arrive souvent que le merveilleux devienne tragique, théâtralement surexposé, notamment lorsque les caméras montrent de façon brutale la crucifixion, l’agonie, la mort du Christ. La croix devient traumatisante jusqu’à l’insupportable, au nom du réalisme trop souvent oublié (La Passion du Christ, de Mel Gibson, 2004). Puis la résurrection peut sombrer dans une mièvrerie doucereuse, irréelle, rêvée plus que vérifiée. Parfois, le réalisateur veut montrer la nouveauté totale de l’histoire de l’humanité dès la résurrection du Christ. Ainsi, Cecil B. DeMille passe alors à la couleur alors que tout le film qui précède est proposé en noir et blanc.

Mais parfois, les cinéastes s’arrêtent à la croix. C’est déjà le cas dans un film muet, mais c’est aussi vrai dans des réalisations comme Jésus-Christ superstar ou La Dernière Tentation du Christ (1955). L’absence de résurrection est un choix qui ne témoigne pas nécessairement d’un manque de foi de la part des réalisateurs. L’Évangile de Saint Marc laisse aussi ses lecteurs devant un tombeau vide et une énigme à décoder. Croire en la résurrection est une démarche spirituelle personnelle plus qu’une adhésion à l’histoire.

La liste qui suit n’est pas exhaustive ; elle propose des titres de films pour le cinéma, mais aussi pour la télévision, et le nom de leurs réalisateurs. Jusqu’à La Résurrection du Christ de Kevin Reynolds.

Liste (non-exhaustive !) des films sur Jésus :

  • 1898 : La Vie et la passion de Jésus-Christ — Georges Hatot
  • 1898 : The passion play of Oberammergau — William Paley
  • 1899 : Le Christ marchant sur les flots — Georges Méliès
  • 1902 : La Vie et la passion de notre Seigneur Jésus-Christ — F. Zecca et L. Nonguet
  • 1906 : La Naissance, la vie et Ia mort du Christ — A. Guy et V. Jasser
  • 1907 : La Vie et la passion de notre Seigneur Jésus-Christ (suite) — F. Zecca et L. Nonguet
  • 1909 : Le Baiser de Judas — A. Bour et A. Calmettes
  • 1912 : Le Pèlerin — Mario Caserini
  • 1912 : Hérodiade — Oreste Mentasti
  • 1913 : La Vie de notre Seigneur Jésus-Christ – A. M. Maître
  • 1914 : Le Dernier Dîner — Lorimer Johnston
  • 1916 : Intolérance — D. W. Griffith
  • 1917 : Christus — Giulio Antamora
  • 1918 : Judas — Fébo Mari
  • 1918 : Restitution — Howard Gaye
  • 1918 : Marie de Magdala — Aldo Molinari
  • 1919 : Rédemption — Carmine Gallone
  • 1921 : Pages arrachées au livre de Satan — C. Theodor Dreyer
  • 1923 : INRI – Robert Wiene
  • 1927 : Le Roi des rois — Cecil B. DeMille
  • 1927 : L’Agonie de Jérusalem — Julien Duvivier
  • 1928 : Jesus of Nazareth – Inconnu
  • 1935 : Golgotha — Julien Duvivier
  • 1942 : Jésus de Nazareth — J. Diaz Morales
  • 1946 : Maria de Magdala — M. Contreras Torres
  • 1948 : La Virgen Maria — M. Contreras Torres
  • 1950 : Mader Dei – Emilio Cordero
  • 1951 : The living Christ series — John T. Coyle
  • 1952 : Le martyr du calvaire — Miguel Morayta
  • 1953 : La Tunique — Henry Koster
  • 1954 : Le Jour du triomphe — John T. Coyle
  • 1954 : Le Baiser de Judas — Rafael Gil
  • 1958 : The power of the resurrection — Harold D. Schuster
  • 1959 : Le Rédempteur- Joseph Breen
  • 1959 : Ben-Hur — William Wyler
  • 1961 : Le Roi des rois —- Nicholas Ray
  • 1961 : Barabbas — Richard F leisher
  • 1963 :  Le Mystère de la passion — Manoel de Oliveira
  • 1964 : L’Évangile selon Saint-Matthieu — Pier Paolo Pasolini
  • 1965 : La Plus Grande Histoire jamais contée — Georges Stevens
  • 1971 : Jesus, nuesto Señor — Miguel Zacarias
  • 1973 : Gospel Road — Robert Elfstrom
  • 1973 : Jésus-Christ superstar — Norman Jewison
  • 1973 : Godspell – David Greene
  • 1975 : Le Messie — Roberto Rossellini
  • 1977 : Jésus de Nazareth — Franco Zeffirelli
  • 1978 : La Passion — Raoul Sangla
  • 1979 : Jésus — P. Sykes et J. Krish
  • 1979 : Monty Python : La Vie de Brian — Terry Jones
  • 1980 : The day Christ died — James Cellan Jones
  • 1981 : Le Larron — Pasquale Festa Campanile
  • 1981 : La Folle Histoire du monde — Mel Brooks
  • 1985 : A. D. Anno Domini — Stuart Cooper
  • 1987 : L’Enfant — Franco Rossi
  • 1988 : La Dernière Tentation du Christ — Martin Scorsese
  • 1991 : Johannes-Passion — Hugo Niebeling
  • 1995 : Marie de Nazareth — Jean Delannoy
  • 1999 : Marie, mère de Jésus — Kevin Connor
  • 1999 : Jésus — Serge Moati
  • 2000 : Jésus-Christ superstar — Gale Edwards
  • 2000 : Il était une fois Jésus — D. Hayes et S. Sokolov
  • 2001 : La Croix — Lance Tracy
  • 2001 : Judas — Raffaele Mertes
  • 2001 : Close to Jesus : Thomas — Raffaele Mertes
  • 2003 : The gospel of John — Philip Saville
  • 2003 : Maria – Moacyr Goes
  • 2004 : Judas — Charles R. Carner
  • 2004 : La Passion du Christ — Mel Gibson
  • 2006 : La Sacra famigIia- Raffaele Mertes
  • 2013 : The Bible — M. Burnett et R. Downey
  • 2014 : Son of God — Christopher Spencer
  • 2016 : La Résurrection du Christ — Kevin Reynolds

Source : Jésus pour les nuls

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